SOURCE : Julien Husson | RISQUES 2005

Salles d’urgence bondées, attentes interminables, mauvais diagnostics, surmédication, complications postopératoires, infections nosocomiales… La liste des événements indésirables hospitaliers est longue. L’aphorisme hippocratique « primum non nocere » montre à quel point il a toujours été un grand souci et consacre les bases d’une gestion des risques en des termes témoignant du paradoxe de la médecine potentiellement porteuse de guérison comme de nuisances. Fin 2003, un rapport de la direction générale

de la Santé (3) a souligné que les événements iatrogènes surviennent en France dans plus de 10 % des séjours hospitaliers. Le plus connu des événements iatrogènes est l’infection nosocomiale. Elle touche 800 000 patients par an en France pour un coût de l’ordre de 800 millions d’euros. D’autres événements indésirables moins connus sont tout aussi graves. Ainsi, l’iatrogénie médicamenteuse engendre 25 000 morts par an, soit quatre fois plus que les accidents de la route, pour un coût de 2,3 milliards d’euros pour les seuls événements évitables. Si le risque est inhérent à la médecine, et si l’hôpital n’a pas attendu les gestionnaires pour gérer les risques, cette prise en compte des risques n’a néanmoins jamais dépassé le strict périmètre médical. Aujourd’hui, la donne a changé : face au coût abyssal des événements indésirables estimé à plus de 6 milliards d’euros par an soit 10 % du budget des hôpitaux (Claveranne, 2005), à la judiciarisation des relations entre les médecins et les patients, au changement sociétal marqué par une aversion croissante au risque, la fatalité n’est plus la seule explication suffisante des accidents (Borodzicz, 2005). D’événement ingérable, le risque est entré dans le champ de la gestion.

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