L’ABUM a organisé au salon Pharmagora Plus à Paris en présence de Grégory Emery, Directeur Général de la Santé adjoint, une table ronde consacrée au rôle des pharmaciens sur le bon usage des antibiotiques et aux nouveaux outils à leur disposition.

 

Lien vers la présentation des innovations (fichier .PPT)

Eric Baseilhac, Président de l’ABUM, rappelle que depuis plus de 5 ans l’Association Bon Usage du Médicament soutient des projets favorisant le bon usage des antibiotiques.

Il souligne que le pronostic des experts est de 10 millions de morts par an en 2052, contre 700 000 à ce jour. Et souligne les 2 défis qui se présentent à nous : découvrir de nouveaux agents antibactériens d’une part, développer le bon usage des produits existants d’autre part.

Les pharmaciens sont en première ligne et sont parfaitement conscients du sujet. Une enquête flash réalisée par Défimédoc auprès de 180 pharmaciens abonnés nous montre que l’immense majorité est préoccupée par la montée de l’antibiorésistance (95%), que les ordonnances d’antibiotiques interviennent très souvent dans un contexte de maladie virale et que malgré ça plus de la moitié d’entre eux n’appelle que rarement le prescripteur, un quart jamais… L’intervention des Dr Jean-Michel Ducrocq et de Guillaume Racle, pharmacien d’officine nous montrera un peu plus tard dans la table ronde que la collaboration interdisciplinaire est non seulement possible mais extrêmement bénéfique pour tous

Grégory Emery souligne l’importance du sujet pour la DGS.
Un véritable enjeu de santé publique au niveau international : 33 bactéries représentent la 2éme cause de mortalité au monde et au niveau français : 125 000 infections multirésistantes et 5000 décès par an.

 

Un bon exemple de lien entre santé humaine, santé animale et environnement et un vecteur de collaboration interdisciplinaire.

En termes d’actions, il est rappelé que la DGS travaille sur le sujet depuis les années 1990, avec 3 objectifs principaux : la prévention, en particulier par les gestes du quotidien et la vaccination, la diminution des infections liées aux soins et au bon usage (près de la moitié des prescriptions à ce jour sont inutiles ou inappropriées)

Luc Besançon, membre du bureau de l’ABUM, présente différents leviers d’action sur le bon usage des antibiotiques (dia 4 et/ou 4bis) et 4 solutions innovantes soutenues par l’ABUM à destination des pharmaciens

  • Antibio’Kit (dia 4 à 7)
  • Défimédoc (8 à 11)
  • PSO – Parcours de soins officinal (dia 12 et 13)
  • WatchyourCare (dia 14 à 18)

Puis Marie-Josée Auge-Caumon anime une discussion sur les bénéfices de la collaboration interdisciplinaire, portée par une expérience réussie au sein de la CPTS Nord-Aisne.

Jean-Michel Ducrocq et Guillaume Racle , respectivement médecin et pharmacien exposent leur cheminement depuis l’épidémie de Covid et la création de cercles de pairs inter-pro autour de l’utilisation des tests et des antiviraux, jusqu’à la triple épidémie survenue à l’automne 2022 (Covid, grippe, VRS enfants) les ayant amenés à l’utilisation large des TRODS Triplex.

 

La tension survenue sur les approvisionnements en antibiotiques les a depuis incités à mettre en place au sein de la CPTS une approche systématique de l’utilisation des TROD angine, en plusieurs étapes :

  1. Rappel des chiffres et des recommandations des sociétés savantes + sensibilisation aux tests
  2. Incitation des médecins à l’utilisation des TROD angine avec possibilité de réalisation au cabinet (les tests sont livrés au cabinet sur simple commande sur Ameli Pro) ou de mention sur l’ordonnance pour réalisation par le pharmacien (intérêt vis à vis du patient qui acceptera mieux de ne pas avoir d’antibiotique)
  3. Mise en place d’un protocole de coopération angine et infections urinaires, autres demain ? covid, grippe…

L’expérience démontre la nécessité de contacts directs entre professionnels de santé, pour travailler ensemble il faut se connaître, ne pas créer de contraintes supplémentaires aux professionnels et les valoriser par rapport aux patients.

Et beaucoup de pédagogie…

Pour certains, l’avenir est au développement des tests sur le lieu de soin (ex test CRP sur infections fébriles des voies aériennes supérieures), voire à la biologie délocalisée, comme dans beaucoup d’autres pays
Grégory Emery souligne que, même si le sujet de la rémunération était réglé, il s’agirait en France d’un véritable choc culturel pour la génération des médecins en activité car on parle d’une nouvelle façon de faire de la médecine

Eric Baseilhac conclue sur 2 éléments clés

  • Le bon usage des antibiotiques est un fléau et c’est devenu une véritable cause pour l’ABUM
  • La coopération interprofessionnelle, en particulier médecin- pharmacien est un élément majeur de la solution

Lien vers la présentation des innovations (fichier .PPT)

 

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