SOURCE : Etudes & Résultats #219 | DREES 2003

Les données épidémiologiques sur le risque iatrogène, c’est-à-dire sur la fréquence des événements non désirés pour le patient et liés aux soins, proviennent d’études étrangères essentiellement anglo-saxonnes, réalisées à partir de l’examen des dossiers (méthode rétrospective) et présentant, de ce fait, certaines limites.

Afin d’étudier les modalités d’une enquête permettant de disposer à terme d’une mesure globale du risque iatrogène grave pris en charge dans les établissements français, une étude pilote conduite en Aquitaine a comparé trois méthodes d’estimation – rétrospective, transversale (un jour donné) et prospective (suivi durant la durée d’hospitalisation) – auprès d’un échantillon de 778 patients hospitalisés dans sept établissements de santé publics et privés en médecine, chirurgie et gynécologie-obstétrique. Au total, 241 événements iatrogènes graves ont été identifiés par l’ensemble des trois méthodes chez 174 patients. Environ la moitié de ces événements iatrogènes a été jugée inévitable, 40 à 60 % étaient attendus compte tenu de l’évolution de la maladie ou de l’état du malade et 40 % sont survenus avant l’hospitalisation. Le taux d’incidence estimé par la méthode rétrospective est comparable à celui des études étrangères (environ 15 %).

La méthode transversale aboutit plutôt à une sous-estimation du risque, tandis que les deux autres méthodes semblent aussi efficaces l’une que l’autre. Pour l’identification des événements évitables, la méthode prospective semble en outre la plus satisfaisante : plus efficace que la méthode rétrospective, elle est aussi plus reproductible et a la préférence des professionnels en raison de ses vertus pédagogiques et de sensibilisation.

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