SOURCE : Professeur Sylvie Legrain | HAS 2005

La polymédication est, chez le sujet âgé, habituelle et souvent légitime. Mais elle augmente le risque iatrogénique, diminue probablement l’observance des traitements, et a un coût élevé. Mieux prescrire chez le sujet âgé est ainsi un enjeu de santé publique.

En 2001, les personnes âgées de plus de 65 ans représentaient 16% de la population française, et 39% de la consommation de médicaments en ville (1). En 2003, selon les Comptes Nationaux de la Santé, le médicament représente 21% de la consommation de soins et de biens médicaux pour une valeur de 30 milliards d’euros. Entre 2002 et 2003, l’augmentation en valeur des dépenses de médicament a été de 6,5 %.

Le médecin généraliste est le principal prescripteur chez les sujets âgés, qui ont moins souvent recours aux spécialistes que les sujets plus jeunes. La thérapeutique gériatrique n’est pas une priorité de la formation médicale initiale et continue. Les sujets polypathologiques et polymédicamentés sont le plus souvent exclus des essais cliniques. Ceci ne permet pas aux médecins de prescrire de façon optimale. Plusieurs modalités de prescription sub-optimale chez le sujet âgé ont été décrites : l’excès de traitements (« overuse »), la prescription inappropriée (« misuse ») et l’insuffisance de traitement (« underuse »). Les indicateurs de qualité définis dans les pays anglo-saxons pour évaluer la prescription chez le sujets âgé reprennent ces trois modalités.

La iatrogénie médicamenteuse a un coût humain et économique très élevé chez le sujet âgé. Elle serait responsable de plus de 10% des hospitalisations chez les sujets âgés, et de près de 20% chez les octogénaires. Plusieurs études récentes montrent qu’une partie non négligeable de cette iatrogénie grave est évitable.

Enfin les sujets âgés cumulent plusieurs facteurs de risque de mauvaise observance. Ce défaut d’adhésion thérapeutique, dont l’impact clinique est mal connu, nécessite la mise en place de stratégies complexes, centrées sur le patient.

1. Comment se caractérise la consommation médicamenteuse des sujets âgés et quelle est son évolution depuis 30 ans ?
2. La prescription chez le sujet âgé est difficile et peut être optimisée.
3. La iatrogénie médicamenteuse est fréquente et grave chez le sujet âgé, mais en grande partie évitable.

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