Présentation de l’ABUM par Eric Baseilhac au salon Pharmagora

A l’occasion de la nouvelle édition du salon Pharmagora, Eric Baseilhac a présenté l’Association du bon usage du médicament. Il indique que l’association organisera un forum le 18 mai prochain consacré au numérique sur le bon usage du médicament.

Il explique que la iatrogénie médicamenteuse représente 10 000 décès et 130 000 hospitalisations par an, mais dans 50 à 70% des cas, ces décès et hospitalisations auraient pu être évités. « Ce n’est pas un fléau, c’est une cause, et c’est ce qui nous a mobilisés. »

Replay : Forum Bon Usage du Médicament, 18 mai 2022 : « Numérique, la révolution du bon usage ? »

Le forum de l’Association du Bon Usage du Médicament a eu lieu le 18 mai 2022 au ministère de la solidarités et de la santé sur le thème : « Numérique, la révolution du bon usage ? ». Retrouvez dans cette page, le replay des sessions.

Le replay du Forum ABUM de mai 2022 :

Sur les marches du Bon Usage du Médicament

Les acteurs de l’Association Bon Usage du Médicament ont monté les marches du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales le 18 mai pour le FORUM 2022, en même temps que le Festival de Cannes ouvrait ses portes.

Pour ce 5ème anniversaire de l’association, au sortir de la pandémie et du confinement Covid, s’imposait un thème star de la 5ème dimension, le NUMERIQUE. Le big bang du numérique a eu lieu, nous vivons dans son tourbillon et nos enfants sont nés dans cette matière en expansion chaque jour. Messages, SMS, posts ou vidéos au bout des doigts, émerveillés par tant d’applications, entre le smartphone et l’ordinateur, nous vivons dans le chaos de l’information et sommes finalement des acteurs actifs de l’évolution technique du génie de l’homme au service de l’humain. Un smartphone en main, même à l’hôpital, en officine, nous téléchargeons des applications toujours plus séduisantes, restons informés chaque instant de la journée, nos vies, nos recherches, nos études, nos lieux de soins sont gérés par l’informatique et le digital. Cette agitation numérique a-t-elle du sens et pour ce qui nous concerne, le Numérique et le Médicament font ils bon ménage pour le Bon Usage ? Cette révolution nous est-elle utile, nous rend-elle plus efficients dans nos pratiques et pour les patients ? 

Nous avons tous une opinion sur le sujet mais la valeur et l’exigence santé nous imposent de cerner les questions car les interlocuteurs de l’ABUM sont multiples et sa mission d’échange inter professionnelle, entre tous les acteurs de santé, professionnels et patients, nous impose d’être pragmatiques. Telle fut l’introduction des Président Eric BASEILHAC et Vice-Président Xavier CNOCKAERT qui ont souligné que l’ABUM, soutenue par des sponsors encore plus nombreux, s’active dans 5 directions : documents pratiques, index des formations continues, actualités scientifiques et interviews d’experts et plateforme de l’innovation. L’ABUM vient de créer un label ABUM pour l’innovation dans le Bon Usage du Médicament qui s’est avéré pertinent puisque l’application DEFIMEDOC de la lauréate du Prix de l’Académie de Pharmacie Florence Bontemps, a été sélectionnée par l’ABUM lors du Forum 2021.

Etait naturellement à l’honneur la Délégation ministérielle du numérique en santé (DNS) en la personne de Xavier VITRY qui a d’emblée donné le vécu du « Ségur Numérique » et ensuite expliqué le financement conséquent de 2 milliards d’euros et le travail de longue haleine des partenaires institutionnels incluant les éditeurs de logiciels. Mon Espace Santé représentera une nouvelle ère pour la santé des patients rassemblant l’ensemble des données patient accessibles aux praticiens, sur autorisation du patient, et permettra la e-prescription à partir de la base de données sécurisée, hébergée par l’Assurance Maladie. Une expérimentation en cours depuis 2019 dans 3 départements montre une grande satisfaction des usagers sachant que la promotion est encore nécessaire pour que le plus grand nombre adhère au concept. Cet espace de partage permettra les échanges sécurisés entre professionnels de santé, essentiels pour la continuité entre l’hôpital et la ville, lors des situations complexes et des lieux éloignés. L’interopérabilité a été le maitre mot après les règles d’usage de sécurité et confidentialité. Cette avancée phénoménale au service de tous, s’ouvre aussi en 2023 à tous les acteurs qui proposeront des services et des outils référencés, utiles à l’amélioration des soins et de la qualité de vie des patients mais aussi des professionnels. Dans le contexte de déficit d’acteurs de santé et de structures médicales accessibles, le Numérique démontre qu’il facilite tant la prise en charge des patients que le travail des acteurs de santé. Il faudra penser néanmoins aux nombreux patients encore non « connectés » et casser les peurs des esprits complotistes du « flicage ».

Dr Carine WOLF-THAI présidente du CNOP
Dr William JOUBERT , président de l’UNPS

Deux tables rondes ont ensuite ouvert l’échange, Luc BESANçON modérant celle sur le NUMERIQUE qui relie les professionnels et Vincent BOUVIER celui du NUMERIQUE qui accompagne des patients.

Parmi les professionnels de santé, les pharmaciens furent les premiers à s’investir dans le Dossier Patient et Carine WOLF-THAL, Présidente du Conseil de l’Ordre des pharmaciens l’illustre en indiquant que 48 millions de DP ont été créés et quasi toutes les officines et pharmacies hospitalières raccordées. Le DP est d’ores et déjà un outil remarquable de conciliation médicamenteuse, dans un contexte de 420 millions de dispensations par an et représente pour 25% des urgences la seule source d’information sur le patient. 2022 s’ouvre sur de nouveaux enjeux pour le DP au sein du Ségur officine, biologie et hôpital qui l’intégrera dans l’univers numérique de Mon Espace Santé.

William JOUBERT expose l’évolution essentielle de l’effort convergeant de la part de tous les opérateurs de logiciels pour l’interopérabilité, condition sine qua none pour rendre possible la communication entre ville, hôpital et univers médicosocial, y compris pour échanger des clichés radio, la biologie…. Les temps de négociation entre tous les professionnels et institutionnels est important et de même pour l’e-prescription au cœur de laquelle le QR code ouvre le champ du possible et peut résoudre en grande partie le problème des fraudes à l’Assurance Maladie comme nous l’expose Jean Baptiste MILONE. 

Dans l’univers hospitalier et les Ehpad, Paul-Emile HAY expose une expérience de DP partagé CARE-ME pour les sujets fragiles en services d’urgence, en télé assistance et pour le maintien à domicile, qui englobait les médicaments et aussi les produits non prescrits, illustrant que les médecins et pharmaciens et tous autres professionnels trouvent enfin leur travail facilité lorsqu’ils se connectent sur l’ordinateur.

Les acteurs de santé sont donc acquis à la cause du numérique car d’évidence l’informatique qui, jusqu’à maintenant, les a plus déconnectés des patients en étant désespérément rivés sur leurs logiciels non conviviaux, jamais harmonisés et boguant sans cesse, devrait enfin leur permettre de gagner du temps pour écouter le patient. L’enjeu sera grand, celui de revivre in fine cet équilibre pour la relation soignant- patient gagnant sur la relation soignant – écran !!!

Grégory GUILBERT,PHARMACODIETETICS Brahim AZMI, SANOFI Anna GARREC, CARE ANIMATIONS Dr Frédéric MARTIN,SAFE TEAM ACADEMY Eric BASEILHAC, ABUM Dr Florence BONTEMPS, DEFIMEDOC- Lauréate du Prix international du Bon Usage décerné par l’ABUM et l’ACADEMIE de PHARMACIE
Vincent BOUVIER, président du groupe VIDAL- Bernard DENIS, président de l’Union Francophone des Patients Partenaires- William ROLLAND, eHealth Manager du SNITEM- Asmaa CHERKAOUI, direction des affaires publiques de SANOFI SANTE GRAND PUBLIC-Hervé SERVY,directeur de SANOIA REAL-WORLD DIGITAL CRO

La seconde table ronde se tourne justement sur ce que pensent les patients du Numérique. Bernard DENIS nous ouvre l’univers du patient et nous revenons sur terre car un mot surgit, étonnant et frappant, « l’analphabétisme » des patients, fragilisés par la maladie, face à ce langage médical, ces notices de médicaments remarquablement réglementaires et abstraites, . Un patient à qui on explique comment les médicaments marchent, est plus à même d’accepter et de suivre ses traitements !… Nous ne l’avons pas appris dans nos études et c’est au cœur de la Démocratie Santé et la raison de la création du premier Diplôme Universitaire du Patient Partenaire par l’UFPP ainsi que de la création des premières vidéos co-construites avec l’ANSM sur le Médicament, ce qu’il est et son usage, qui vont être diffusées pour le grand public. Le coût du milliard d’euros causé par le mésusage des médicaments pourrait être réduit par le patient lui-même qui est, ne l’oublions pas, le premier consommateur du médicament…

Coordinateur au SNITEM, William ROLLAND nous confirme l’explosion technologique avec l’adhésion récemment de plus de 660 entreprises et évoque la révolution qui transforme le matériel en e-matériel et le logiciel en Dispositif Médical avec toute ce que cela comporte d’obligations et de validations éthiques et réglementaires, au-delà même de la démonstration de la preuve de leur nécessité. On ne parle plus de solution multi-technologique mais on oblige les fabricants à s’interroger sur leur objectif diagnostique ou thérapeutique. Nous ne sommes plus dans le monde du gadget et il faut prouver que si la santé est un bien de consommation, les pré requis de qualité, d’utilité, d’efficacité doivent être à la hauteur des exigences vis-à-vis des médicaments.

Hépato-gastro-entérologue, Guillaume BONNAUD, illustre comment la révolution numérique s’inscrit pleinement dans la relation médecin-patient et la prise en charge personnalisée. Sur fond de confinement COVID, la télémédecine si peu aimée en France, s’est révélée comme une nécessité et une opportunité. Médecins comme patients suivis pour maladies chroniques inflammatoires digestives et traités par biothérapies, restaient en lien par le numérique et répondre aux questions, rassurer ou alerter à bon escient et au bon moment. On évoque une notion nouvelle de suivi holistique dans le suivi professionnel-patient. Nous voyons l’évidence du bénéfice pour les patients en zones éloignées et pour rompre avec cette discontinuité entre hôpital et ville à l’origine de beaucoup d’erreurs et de mésusage.

Asma CHERKAOUI responsable des affaires publiques chez Sanofi confirme aussi comment la communication pédagogique est entrée dans l’officine avec l’exemple de création d’une application animée permettant d’éclairer sur les causes d’un mal de tête, symptôme fréquent et angoissant, pour lequel le pharmacien doit souvent conseiller avec un discernement et des conseils éclairés. Car 62% des patients disent ne pas comprendre le contenu des notices et le support numérique permet un échange plus étayé avec le patient sur la base d’un arbre d’orientation et de conseils.

Xavier VITRY, Délégation au numérique en santé- Ministère des Solidarités et de la Santé
Luc Besançon, délégué général de NERES - Jean Baptiste MILONE, délégation au numérique en santé- Dr William Joubert, président de l'UNPS- Dr Carine WOLF-THAI présidente du CNOP Dr Paul Emile HAY ,directeur médical du groupe COLISEE-

Le monde de la recherche est convaincu depuis longtemps, Hervé SERVY donne quelques exemples parmi une longue liste d’études ayant exploité le digital pour rapporter les effets indésirables des nouveaux médicaments en investigations en direct des patients, effets graves imposant l’urgence, ou effets moindres mais fréquents qu’il était avant difficile d’interpréter car non exhaustivement rapportés jusqu’alors par le patient lui-même. Le numérique est un vrai catalyseur dans l’évaluation clinique.

Conclure ce Forum sur ces faits et ces expériences ne pouvaient que souligner la multitude de preuves positives de cette révolution numérique qui améliore la prise en charge du patient, sans cliver la clinique de la thérapeutique, en facilitant merveilleusement l’échange et en démultipliant la compétence de chacun au service des patients, mais aussi des professionnels pour qui le contexte d’exercice est souvent difficile. 

Nous ne manquons pas de preuves d’innovations en écoutant nos candidats au label Bon Usage du Médicament, qui de Florence BONTEMPS largement applaudie sur DEFIMEDOC qui nous invite à une formation continue sur les médicaments, à Anna CARREC pour CAREANIMATIONS solution pour une information audiovisuelle du patient pour accompagner l’observance, Brahim AZMI pour THEAI qui permet l’information sur les médicaments pour les mal entendants, Frédéric MARTIN pour SAFE TEAM ACADEMY qui simule le bon usage des médicaments en milieu hospitalier, Grégory GUILBERT pour Eat’s OK qui nous rappelle que médicaments et alimentation est un vrai sujet et Cécile CARRON DE LA CARRIERE pour VIDAL MA Santé qui permet à VIDAL de faire définitivement entrer le gros livre rouge dans le monde d’avant.

Tant de positif nous frappe, et le temps nous a manqué pour évoquer les points négatifs, les difficultés franchies et les modes de résolution des problèmes car nous savons que la transmission sur les échecs ou la complexité est essentiel dans le monde médical et pharmaceutique. Le mésusage et la iatrogénie médicamenteuse surviennent chez les plus fragiles et dans les situations les plus complexes qui ne sont pas toujours bien servies par cette technologie. C’est le but de nos Forum : rencontrer des experts, des créateurs, des usagers. Nous savons maintenant que le Bon Usage du Médicament a le numérique comme allié qui permet à la fois l’échange individuel et l’exploitation des données, dans une société consciente et responsable. Certes Dr Google existe et a les moyens de faire des analyses stratosphèriques mais Hervé SERVY nous a rassurés, regardons en arrière, les techniques qui marchent sont celles qui sont utiles au plus grand nombre et avec une grande qualité, comme si nous participions tous finalement à une étude observationnelle grandeur nature …

La conclusion tient en quelques mots, prononcés par Xavier VITRY et Eric BASEILHAC : la révolution est en grande marche, les projets présentés sont tournés vers l’excellence, au service des patients. Finalement OUI le numérique est bien humain, certes il nous prolonge mais il nous grandit, nous permet de travailler encore mieux et de nous tourner à nouveau vers les patients avec des technologies exceptionnelles dans tous les domaines et des garde fous institutionnels bien existants.

Sachons continuer à échanger, expérimenter, innover et abonnez-vous à l’ABUM, c’est un engagement pour le Bon Usage du Médicament aussi évident que le Numérique, l’Association vit avec vous, vos témoignages, vos informations, c’est avec votre participation que nous pouvons ensemble éviter les erreurs, les mésusages, les hospitalisations et protéger la valeur des médicaments, dans notre belle démocratie sanitaire.

Comme au Festival de Cannes, les stars ne sont rien sans le public …

La vape, un produit d'arrêt du tabac comme les autres ?

La vape un produit d’arrêt du tabac comme les autres

L’e-cigarette ou vape est l’outil le plus utilisé pour délivrer de la nicotine de qualité pharmaceutique de façon régulière dans la circulation sanguine. Il a été mesuré par l’équipe de N.L. Benowitz que 94 % de la nicotine du e-liquide vaporisée est délivrée à l’organisme via le poumon. L’efficience des patchs est plus proche de 30 % (les patchs qui annoncent délivrer 21 mg en contiennent 2 à 5 fois plus selon la marque. À titre d’exemple, un patch Niquitin® 21 mg/24 h contient 114 mg de nicotine). Une cigarette contient environ 12 mg de nicotine, mais elle n’en délivre que 1 à 2 mg, soit 15 % de la nicotine contenue, le reste de la nicotine partant dans l’environnement.

Interview du Dr Didier Touzeau – « Evolution de la prise en charge médicale en prison »

Rares sont les articles médicaux sur la prise en charge en milieu carcéral. L’article des Docteurs Didier TOUZEAU et Fadi MEROUEH sur les traitements des personnes détenues présentant un trouble de l’usage des opioïdes nous permet de découvrir l’évolution de la prise en charge thérapeutique en prison, avec les mêmes valeurs de Bon Usage du Médicament que pour tout autre patient, malgré la complexité fréquente des situations rencontrées.

intraveineuse

Voie orale, sous-cutanée, ou intraveineuse : quelle est la préférence du patient ?

Les rhumatologues ont la chance d’avoir à leur disposition un important arsenal thérapeutique dans les rhumatismes inflammatoires et, à un moindre degré, dans l’ostéoporose.

On ne peut que s’en réjouir, mais il est compliqué d’expliquer simplement à un patient les différentes modalités d’un traitement sans le noyer d’informations. Pour autant, le médecin a le devoir de lui donner une information claire et donc au minimum de lui présenter les grandes lignes pouvant l’aider à choisir, dans les limites de l’arsenal qui peut convenir à son cas particulier, la solution qui lui convient le mieux.

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