SOURCE : Collectif – Conseil scientifique | COLLÈGE NATIONAL DES GÉNÉRALISTES ENSEIGNANTS – 3 novembre 2020

En mars 2020, lors de la première vague de l’épidémie liée au SARS-Cov-2, le conseil scientifique du CNGE a préconisé de ne pas traiter les patients atteints de Covid-19 par l’hydroxychloroquine et/ou l’azithromycine en l’absence de données probantes sur leur efficacité dans cette infection1. Depuis, plusieurs essais cliniques randomisés ont confirmé qu’ils n’apportaient pas de bénéfice clinique aux patients2,3. Au contraire, des effets indésirables potentiellement graves ont été mis en évidence, en particulier lors de l’association de ces deux médicaments4.

À ce jour, seuls les corticoïdes semblent avoir un intérêt clinique mais uniquement chez les patients hospitalisés ayant une infection à SARS-Cov2 avec détresse respiratoire nécessitant une oxygénothérapie5,6. Le seul essai ayant évalué ce traitement chez les patients non oxygéno-dépendants n’a pas retrouvé d’effet sur la mortalité7. Les corticoïdes ne sont donc pas recommandés pour les patients sans détresse respiratoire (ambulatoires ou hospitalisés), la balance bénéfice/risque étant défavorable, en l’absence de preuve de bénéfice dans cette population7,8.

D’autres médicaments (azithromycine, corticoïdes inhalés, aspirine, antiviraux, zinc, diverses vitamines, etc.) sont actuellement prescrits hors AMM alors qu’il n’existe pas de preuves de leur bénéfice clinique spécifique dans l’infection à SARS-Cov28. Ces prescriptions exposent les patients à des risques inutiles. Des essais cliniques randomisés nationaux, soutenus par le CNGE, sont en cours afin d’évaluer l’intérêt de ces médicaments, notamment l’essai Coverage évaluant des médicaments en phase précoce de Covid-19 chez des patients ambulatoires9.

Du fait d’un risque élevé d’évènements thrombo-emboliques, une anticoagulation préventive (par HBPM) est recommandée par le HCSP chez les seuls patients présentant à la fois des facteurs de risque de maladie thromboembolique veineuse et une réduction de mobilité (avis du HCSP du 23/07). Cette recommandation nécessiterait d’être confirmée par un essai clinique randomisé en ambulatoire.

La plupart des patients atteints de Covid-19 suivis en ambulatoire ne seront pas hospitalisés10. Dans le cadre d’une médecine basée sur les faits probants, et dans le respect du principe éthique de non malfaisance, l’absence d’évaluation d’un traitement conduit à ne pas le prescrire car ce serait faire supporter aux patients un risque de dommages supérieur aux bénéfices.

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