Mauvais dosage, erreur de prise, non-respect du traitement prescrit, interaction entre plusieurs médicaments… Les causes d’un accident dû à l’usage d’un médicament sont diverses et les conséquences lourdes.
Les accidents liés à un mauvais usage du médicament occasionnent chaque année plus de 10 000 décès, dont 7 500 chez les plus de 65 ans. Ils sont la cause de plus de 130 000 hospitalisations et près de 1,3 millions de journées d’hospitalisations¹. Alors que dans 45 à 70 % des cas ces accidents seraient évitables².
Au sein de la population, les personnes âgées sont tout particulièrement vulnérables : 30% des hospitalisations, au-delà de 80 ans, sont liées à un mauvais usage des médicaments. La polymédication, liée à la cohabitation, souvent, de plusieurs pathologies, augmente les risques d’interactions médicamenteuses³.
L’altération des fonctions rénale ou hépatique augmente les risques de surdosage.
La défaillance des fonctions cognitives expose aux erreurs de prises médicamenteuses.
Références
- Rapport Charges et produits pour l’année 2018 de l’Assurance maladie
- Rapport sur la surveillance et le bon usage des médicaments en France. B Bégaud et D Costagliola, pour le Ministère des affaires sociales et de la santé. Septembre 2013. La documentation française
- Etude Open Health, menée avec France Assos santé du 01/09/2016 au 30/11/2016, auprès de 154.304 personnes, âgées de 65 et plus, dans 2.670 officines établies en milieux urbains et ruraux
Causes liées à l’âge du patient :
Causes liées aux médicaments :
Causes liées à la prescription médicale :
Médecins, pharmaciens, sages-femmes, infirmier(e)s, kinésithérapeutes… : le bon usage est l’affaire de tous les acteurs qui prescrivent les médicaments, les dispensent ou accompagnent les patients.
Un dialogue de confiance entre le patient et les professionnels de santé est clé pour avertir, conseiller et détecter les signes d’alerte devant faire évoquer un accident médicamenteux.
Le dialogue et la collaboration entre professionnels de premiers recours, ainsi qu’entre l’hôpital et la ville au détours d’une hospitalisation, sont également des facteurs clé dans le bon usage et la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse.
Tous les acteurs de la chaine du médicament sont concernés.
Le Bon Usage du médicament est un sujet qui s’inscrit dans la politique de santé depuis des années.
La lutte contre la iatrogénie médicamenteuse est une priorité affichée depuis la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique.
Elle figurait en bonne place dans le Programme National pour La Sécurité des Patients (2013-2017)
Elle s’étend à la notion de « bon usage du médicament » à travers la Stratégie Nationale de Santé (2018-2022),
Elle s’impose définitivement dans le cadre de la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé « Ma Santé 2022 » qui constitue le cadre politique de la Santé en France.