SOURCE : A Dinh, C Duran, F Bouchand | La Lettre de l’Infectiologue, Tome XXXIV 2019

L’antibiorésistance constitue un problème majeur de santé publique. En effet, on estime à 700 000 le nombre de décès annuels qui seraient liés à la résistance bactérienne dans le monde. Ce nombre est en augmentation et pourrait atteindre 10 millions en 2050, le coût global annuel de la résistance serait alors de 100 milliards de dollars (1).

Actuellement, en Europe, le fardeau annuel de la résistance aux antimicrobiens est estimé à 671 689 cas, dont 33 110 décès attribuables, et représente un coût global d’environ 1,5 milliard d’euros (2). L’exposition aux antibiotiques contribue à la progression de la résistance bactérienne. Elle a pour conséquence la sélection rapide de bactéries résistantes au sein des flores cutanées, ORL, respiratoires et digestives des patients (3-5). Diminuer cette exposition pourrait ralentir l’émergence de la résistance aux antimicrobiens (5-7). Réduire la durée de traitement antibiotique pour les pathologies bactériennes fréquentes est actuellement considéré comme une stratégie prioritaire pour restreindre cette exposition. Mais ce choix de santé publique doit reposer sur

Tableau. Synthèse des durées de traitement.

une meilleure connaissance des durées optimales des traitements curatifs.

En outre, la limitation des durées de traitement antibiotique au minimum nécessaire devrait avoir d’autres avantages :

• diminuer l’incidence des effets indésirables liés aux traitements antibiotiques (ex : infections à Clostridium difficile, tendinopathies aux fluoroquinolones, etc.) ;

• réduire les coûts associés aux traitements ;

• améliorer l’observance du traitement antibiotique. L’ensemble pourrait concourir à améliorer la satisfaction globale des patients concernant leur prise en charge. Pour toutes ces raisons, certains auteurs évoquent même la possibilité d’une plus grande efficacité des “traitements courts” (8).

Cependant, l’ensemble de ces bénéfices sont difficiles à mettre en évidence dans les études. En effet, il s’agit d’études de non-infériorité qui évaluent l’efficacité d’un traitement court et non ses avantages potentiels. Enfin, mesurer l’effet de ce type d’intervention sur l’émergence de résistances bactériennes est complexe.

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La Lettre de l’Infectiologue, Tome XXXIV n°4 – Juillet-Août 2019
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