Avec près 1,4 millions de personnes ayant reçu un traitement anticoagulant oral en France en 2013 selon la HAS, chaque professionnel de santé y sera, un jour, confronté.
Malgré leur bénéfice avéré, ces traitements sont aussi les premiers pourvoyeurs d’accidents iatrogéniques et à l’origine de plus de 5000 événements létaux par an.
Leur marge thérapeutique est étroite et engendre une iatrogénie majeure, ce qui en fait un enjeu prioritaire de santé publique. En effet, l’explosion des indications et des prescriptions de ces thérapeutiques depuis les années 2000 entraîne un risque toujours plus grand, de surdosage et d’accident hémorragique dramatique. La population gériatrique, où s’entremêle polymédications et polypathologies importantes aggravant les interactions des anticoagulants oraux, est particulièrement vulnérable. La labilité des fonctions hépatiques et rénales, l’altération des fonctions cognitives augmentent les risques de surdosages faisant des plus de 85 ans, les plus grandes victimes des anticoagulants oraux.
Si l’âge peut être en soit un facteur de risque de complications dans le cadre de la prescription des anticoagulants oraux, le traitement est en lui-même une composante.
Pendant plusieurs décennies, les anti-vitamines K (AVK) étaient la seule classe médicamenteuse anticoagulante orale disponible sur le marché permettant une connaissance relativement claire de ses indications et son utilisation en dépit de ses effets indésirables lié à sa grande variabilité inter individuelle, à ses interactions alimentaires, médicamenteuses et ses difficultés de surveillance.
Cependant à partir de 2008, l’arrivée d’une nouvelle classe hétérogène d’anticoagulants directs oraux (AOD) d’utilisation théoriquement plus simple bouleverse les pratiques en complexifiant les schémas thérapeutiques (adaptation de posologies multiples soumises à des facteurs différents selon les molécules) tout en conservant un nombre non négligeable d’interactions médicamenteuses.
En 2018, la HAS, dans une fiche de Bon Usage du Médicament (BUM), valide désormais la prescription de 1ère intention pour les ADO au même rang que les AVK et propose de faire un choix en fonction des facteurs de risque hémorragiques tel que l’âge, la fonction rénale, hépatique, l’observance selon l’état cognitif, etc.
Mais la HAS alerte dans le même temps de nombreux usages hors recommandations. La multiplication des intervenants peut être une cause complémentaire d’accidents. La collaboration fluide entre infirmier- pharmacien- médecin généraliste -spécialiste libéral ou hospitalier est, plus que jamais, primordiale pour faire barrière à ces erreurs et mésusages afin d’assurer une prescription claire, adaptée et appropriée à chaque patient dans sa globalité. Une implication complète du patient semble un atout majeur dans cette chaîne de protection.
Le bon usage des médicaments anticoagulants oraux est l’affaire de tous et représente donc un enjeu de santé publique majeur définit comme un thème majeur du programme de Stratégie Nationale de Santé (2018 -2022).

Notre formation s’articule autour des objectifs généraux suivants :
– Améliorer la pertinence et la qualité des prescriptions en suivant les dernières recommandations.
– Maîtriser les modalités de surveillance d’un patient sous anticoagulant oral afin de limiter les accidents iatrogéniques.
– Promouvoir l’éducation thérapeutique pour améliorer l’observance et repérer les situations à risques.
– Permettre aux médecins de comprendre l’impact médical et économique d’un mésusage des thérapeutiques anticoagulantes.
– Connaitre les adaptations posologiques des AOD aux différentes conditions clinico-biologique pathologiques.
– Faciliter pour les médecins, l’appropriation des outils disponibles qui permettent un bon usage du médicament, le repérage des situations à risque, l’alerte et la révision des pratiques.
– Limiter la iatrogénie liée à l’utilisation d’anticoagulants chez la personne âgée, les patients avec polymédications ou présentant les polypathologies majeures (de type insuffisance rénale ou hépatique).
– Savoir reconnaître repérer des situations à risque et d’alerte nécessitant une conduite à tenir urgente et un recours au spécialiste.
– Promouvoir les prises en charges interdisciplinaires et inter professionnelles (par exemple via des maisons de santé pluri-professionnelles comme évoqué dans le plan « Ma santé2022 »), notamment le lien hôpital- ville et le lien entre les professionnels de 1er recours.

Les points clés du programme :
– Réflexion sur le bon et mauvais usage des anticoagulants selon la pathologie et le patient.
– Impact médical et économique du mauvais usage
– Gestion du traitement par le médecin de ville
– Découverte d’innovations thérapeutiques en termes de suivi ou en cas de contre-indications des anticoagulants.
– Surveillance du traitement et suivi du patient au quotidien

Informations sur la formation DPC :

Référence de l’action : 90892200052
Sigle ODPC : EREVO
Identifiant ODPC : 9089
Profession(s) visée(s) : Médecin
Type d’action : Formation continue
Format de l’action : Non présentiel
Prix de vente en € : 665,00 €
Effectif Maximum par Session : 200

Consultez et trouvez votre formation DPC sur le site officiel de l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu

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