La prévalence des traitements de longue durée par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) est en forte augmentation. Leur efficacité est prouvée et leur tolérance à court terme semble bonne. Ils sont devenus d’usage courant, trop souvent utilisés inutilement – 3.
Une étude de l’ANSM basée sur les données de l’année 2015 du Système National des Données de Santé (SNDS) , conclue que plus de 15,8 millions de patients inscrits à l’assurance sociale ont reçu une délivrance IPP. La fréquence d’utilisation en France à cette date était de 23,8% (rapport du nombre de patients ayant reçu au moins une délivrance d’IPP sur la population totale). 54% des utilisateurs adultes (âge moyen 48 ans) recevaient des IPP de manière ponctuelle avec dans 90% de ces cas en même temps une prescription d’AINS. Dans 80% des cas aucun facteur de risque ne pouvait justifier cette prescription.
Dans une étude de consommation de l‘assurance maladie en 2016 les patients de plus de 75 ans étaient 46% à avoir consommé des IPP au moins une fois. Par ailleurs un patient sur 5 consomme des IPP au long cours, particulièrement ceux atteints de maladies chroniques (insuffisance rénale chronique, maladies du foie et du pancréas, traitement permanent par AINS ou corticoïdes). Neuf boîtes d’IPP sur 10 sont prescrites par des médecins généralistes. Entre juin 2008 et mai 2009, près de 58 millions de boîtes ont été distribuées en France par les pharmaciens d’officine .
Pour faire baisser les prescriptions associées d’IPP et AINS dans le cadre de pathologies non chroniques chez les patients non à risque, une ROSP a été contractualisée en 2019 entre l’assurance maladie et les syndicats de généralistes pour encourager à la baisse la part des patients de moins de 65 ans sans facteur de risque de lésions digestives hautes avec un AINS, et ayant reçu un traitement associant AINS et IPP. Pour le praticien il est important de bien connaitre les indications des IPP en fonction des pathologies gastro-œsophagiennes, des facteurs de risques de lésions gastro-œsophagiennes, des durées de traitements et des dosages suivant les molécules qui sont connues pour avoir à peu près la même efficacité.
Il y a lieu par ailleurs de s’interroger sur les risques d’éventuels effets indésirables notamment lors d’une administration prolongée. Dans une revue de la littérature en 2013 , à partir de 192 articles identifiés sur le sujet, Cindy Bourne en retient 80 pertinents, soit en anglais, soit en français. Les effets indésirables des IPP concernent les infections digestives (23%), les infections respiratoires (17%), les fractures (23%), les troubles métaboliques (hypomagnésémies, déficit en vitamine B12) (12%), les néphrites interstitielles (16%) , les cancers (12%), les affections cardiovasculaires . Une étude de cohorte prospective allemande a retrouvé que, chez des patients de plus de 75 ans, le risque de démence était augmenté de 44% en cas de traitement par IPP 8. Les RCP des différentes spécialités IPP reconnaissent des effets secondaires peu graves et fréquents et d’autres plus graves mais beaucoup moins fréquents : hyponatrémie, hypomagnésémie grave si association à un autre médicament ayant le même effet secondaire, fractures osseuses, néphrite interstitielle, risque d’infection intestinale. D’autres effets secondaires sont pour le moment de fréquence indéterminée à savoir des affections hématologiques, du système lymphatique, du système immunitaire et des affections psychiatriques. Mais le rapport d’évaluation de la commission de transparence de la HAS, synthèse du travail de réévaluation complété des avis par spécialités souligne le très faible niveau de preuve concernant la solidité et la fiabilité de ces résultats “en l’absence d’études contrôlées évaluées“ 1.
Pour la HAS, dans un communiqué de presse de novembre 2020 “les IPP doivent être moins et mieux prescrits“ . Une raison de plus pour les praticiens de réévaluer régulièrement leurs prescriptions et associer le patient à cette démarche qui peut aller jusqu’à un arrêt de ce traitement. En cas d’arrêt d’un IPP, celui-ci doit être progressif afin d’éviter un rebond de sécrétion acide 8.

L’objectif général de cette action est de sensibiliser les médecins à la juste prescription des IPP chez les adultes et chez les enfants de plus d’un an et qu’ils puissent informer les patients sur le bon usage de ce type de médicaments .

Mots Clés : Lésions gastro-œsophagiennes – IPP – AINS – Éducation du patient

Objectifs spécifiques
A l’issue de ce programme les participants doivent être capables de
1) Connaître les données d’utilisation en France des IPP ;
2) Définir les indications validées de prescription des cinq molécules d’IPP ;
3) Identifier les effets iatrogènes des IPP, qu’ils soient fréquents ou rares ;
4) Savoir prescrire un IPP avec une éducation thérapeutique du patient : Les outils d’aide à la prescription ;
5) Savoir dé-prescrire les IPP

Informations sur la formation DPC :

Référence de l’action : 10802200019
Sigle ODPC : SFDRMG
Identifiant ODPC : 1080
Profession(s) visée(s) : Médecin
Type d’action : Formation continue
Format de l’action : Non présentiel
Prix de vente en € : 490,00 €
Effectif Maximum par Session : 24

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