Contenu de l’action
1/ Justification de l’action :
La France doit faire face depuis une quinzaine d’années à un accroissement global des résistances bactériennes aux agents antimicrobiens. De nouveaux mécanismes de résistance ont émergé et se répandent parmi les bactéries pathogènes, rendant inefficaces les traitements actuellement disponibles. Ce phénomène concerne la majorité des pays – à quelques très rares exceptions près – et ne connaît pas de frontière. Il s’explique par une surexposition des bactéries aux agents antimicrobiens, en lien direct avec la surconsommation et le mésusage persistant des antibiotiques. Cet accroissement de la prévalence des résistances s’accompagne d’une contraction de l’arsenal thérapeutique disponible. En effet, certaines anciennes molécules antibiotiques ne sont plus produites ou sont appelées à disparaître à cause de leur rentabilité faible voire nulle. Conjointement, les investissements industriels dans la recherche et le développement de nouveaux traitements actifs sur de nouvelles résistances ou d’outils permettant de les anticiper et de les prévenir se sont raréfiés au cours des trente dernières années en raison du modèle économique inefficient pour ces produits.
L’ANSM nous rappelle dans son rapport de novembre 2016 que l’évolution de la consommation d’antibiotiques en France est repartie à la hausse, faisant du niveau de consommation français l’un des plus élevé d’Europe.
En 2015, il a été vendu en France 786 tonnes d’antibiotiques destinés à la santé humaine et plus de 90 % de ces antibiotiques sont consommés en médecine de ville
Le médecin de premier recours est en première ligne pour prendre en charge les pathologies infectieuses courantes, tant chez les adultes que chez les enfants : il est le premier prescripteur d’antibiotiques en ville, c’est donc cet acteur de santé publique qui est le principal levier de diminution de prescription d’antibiotiques.
Pourtant, ses critères décisionnels dans la prescription d’antibiotiques reflètent la complexité de son exercice et de la pratique médicale, en général.
Selon la CNAMTS, les maladies virales représentant 26 % des prescriptions d’antibiotiques, totalement inutiles. Ce chiffre monte à 40 % dans les angines, alors que le TDR permet de savoir s’il s’agit ou non d’un SGA. Pourtant, alors qu’il y a eu en 2009 9 millions d’angines, seuls 1,3 million de TDR ont été utilisés par les médecins.
Les études PAAIR 1, 2 et 3 ont montré qu’une formation interactive de médecins diminue sensiblement la prescription d’antibiotiques en situation courante.
L’utilisation excessive ou inappropriée d’antibiotiques dans des pathologies bénignes induit deux types de problèmes :
– le premier, économique, est un surcoût pour l’assurance maladie, et ce d’autant que des classes anciennes et moins coûteuses sont délaissées au profit de nouvelles molécules, fortement promues par la visite médicale, mais beaucoup plus chères et pas forcément plus adaptées
– le second, écologique, est encore plus préoccupant : les taux de résistance de K. pneumoniae et d’E.Coli aux C3G en témoignent, Comme aucune nouvelle classe d’antibiotique n’est attendue dans les 10 prochaines années, il est primordial de diminuer la pression de sélection. Le rapport britannique récent de Jim O’Neill, commandé par Cameron, prévoit que l’incapacité à lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques, tous sites confondus, se traduira d’ici 2050 par 10 millions de décès par an, pour un coût de 100 000 milliards de dollars, et une perte du PIB mondial de l’ordre de 2 à 3,5 %
Ce programme répond à ces différentes préoccupations et comporte :
• Une phase d’observation /recueil des pratiques : audit clinique qui permet à chaque participant de décrire sa pratique et de la comparer aux référentiels sur ce thème, particulièrement les recommandations de la SFORL de 2011 4
• Une phase d’analyse partagée des pratiques : un travail à distance permettra de confronter les pratiques de chacun, de les comparer au référentiel, et d’en tirer des pistes d’amélioration.
2/ Cible de l’action :
Cette formation est à destination :
Des médecins prenant en charge les pathologies respiratoires habituelles ORL notamment ceux qui sont engagés dans le parcours de soins
Elle s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des pratiques, de l’approfondissement des connaissances des pratiques diagnostiques et des prises en charges thérapeutiques, autour de situations pouvant générer une antibiorésistance. Elle permet de mesurer l’écart entre les pratiques constatées et les recommandations des différentes Sociétés Savantes notamment celles des sur- spécialités au travers des grilles d’évaluations des pratiques remplies à partir des dossiers patients et des échanges constatés pendant ces programmes.
Objectifs pédagogiques :
1/ Objectifs généraux :
– Encourager un bon usage des antibiotiques
– Apporter une aide à la juste prescription par les professionnels de santé humaine
– Renforcer la plac
Informations sur la formation DPC :
Référence de l’action : 44372200040
Sigle ODPC : ORL-DPC
Identifiant ODPC : 4437
Profession(s) visée(s) : Médecin
Type d’action : Evaluation des pratiques professionnelles,Formation continue
Format de l’action : Mixte
Prix de vente en € : 1 045,00 €
Effectif Maximum par Session : 30
Consultez et trouvez votre formation DPC sur le site officiel de l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu