Les consommations humaines en antibiotiques ainsi que les consommations animales induisent une pression de sélection sur les bactéries et concourent à l’émergence de bactéries résistantes . L’étude Burden-BMR a recensé en France, en 2012, 158 000 personnes ayant contracté une infection à bactérie multirésistante et 12 500 qui en sont décédées.
Les Bactéries Multi Résistantes (BMR) aux antibiotiques sont des bactéries qui ne sont plus sensibles qu’à un petit nombre d’antibiotiques habituellement actifs en thérapeutique : Il y a donc dans ce cas réduction de l’arsenal thérapeutique. Dans ce groupe se trouve le staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) surtout aux USA et à l’hôpital en France. Les Bactéries Hautement Résistantes aux antibiotiques (BHR) sont seulement sensibles à une ou deux classes d’antibiotiques : il y a donc impasse thérapeutique. Parmi elles, on retrouve en ce moment en France les Entérobactéries Productrices de Carbapémases (EPC) et les Entérocoques Résistants à la Vancomycine (ERV) .
La prescription antibiotique a régulièrement augmenté en France de 1980 à 2000, commençant à ralentir vers 1992. Un mouvement de baisse plus net de 12,5% a débuté avec le premier « plan antibiotiques » (2001-2005) et la première campagne nationale de l’Assurance Maladie à destination du grand public 1. Ces actions ont sensibilisé les patients et les professions de santé. Les autorités scientifiques (Haut Comité de la santé publique [HCSP], Société de Pathologie Infectieuse en Langue Française [SPILF], HAS, ANSM, et ANSES) ont fourni à la communauté médicale française des analyses sur les phénomènes de résistance bactérienne et des recommandations argumentées sur des preuves au sujet des molécules à utiliser en fonction de la pathologie, de l’âge du patient et des pathologies associées à une optimisation des doses et des durées de prescription.
Sachant que les prescriptions d’antibiotiques sont à 90% faites en médecine de ville et à 70% par des médecins généralistes on constate qu’au cours des dix dernières années la consommation globale d’antibiotiques en ville, calculée à partir des déclarations de vente de laboratoires pharmaceutiques, s’est stabilisée passant de 2009 à 2O19 de 25,2 doses /1000habitants et par jour à 23,9 doses. L’assurance maladie qui comptabilise le nombre de prescriptions d’antibiotiques chez les patients adultes âgés de 16 à 65 ans sans ALD a déclaré une diminution de 2,9/100 patients des prescriptions entre 2018 et 2019 . Le nombre de prescriptions pour 1000 habitants et par jour est plutôt stable à 22,2 en 2019. Le nombre de prescriptions d’antibiotiques particulièrement générateurs d’antibiorésistance (céphalosporines de 3e et 4e génération : C3G, amoxicilline-acide clavulanique et fluoroquinolones) a diminué chez les adultes et chez les enfants, associée à une augmentation de la consommation de pénicilline qui représente 57% de la consommation d’antibiotiques en 2019 en France.
Malgré une baisse en France de la consommation des antibiotiques chez l’homme associée à la baisse de la consommation dans les élevages d’animaux, la lutte contre la résistance aux antibiotiques n’est pas gagnée. En conséquence les professionnels de santé de premier recours doivent avoir des arguments cliniques pour justifier leurs prescriptions. La non-prescription pourrait être la règle par défaut pour les pathologies virales non sévères. La connaissance de l’histoire naturelle d’infections non sévères aide à sursoir à la prescription. Plusieurs enquêtes dont des travaux de thèses en médecine générale , ont exploré les déterminants de la prescription des antibiotiques : certains proviennent des patients et de leur environnement social, les praticiens ressentent une pression des patients ou de leur famille. D’autres déterminants sont fournis par des présupposés de la part du médecin qui vont guider sa façon de conduire la consultation et de s’entretenir avec le patient ou sa famille s’il est mineur.
Les infections des voies aériennes supérieures seront un terrain d’application pour un usage justifié des antibiotiques avec des outils d’aide à la décision : TDR streptotest, information et entretien avec le patient pour une décision partagée, site Antibioclic, site Antibio’Malin.
L’objectif général de cette action est de justifier en médecine de premier recours toute prescription d’un traitement antibiotique.
Mots clés : antibiotiques – résistance bactérienne – prescription – déterminants
Objectifs spécifiques
A l’issue de ce programme les participants doivent être capables de :
1. Décrire l’importance de l’antibiorésistance en France, en Europe et dans le monde ;
2. Lister et décrire les déterminants de la prescription d’antibiotiques en soins de premier recours ;
3. Décrire les signes cliniques et l’histoire naturelle de différentes infections des voies aériennes supérieures pour décider de prescrire ou pas un traitement antibiotique adapté ;
4. Utiliser les outils d’aide à la pr
Informations sur la formation DPC :
Référence de l’action : 10802200021
Sigle ODPC : SFDRMG
Identifiant ODPC : 1080
Profession(s) visée(s) : Médecin
Type d’action : Formation continue
Format de l’action : Non présentiel
Prix de vente en € : 490,00 €
Effectif Maximum par Session : 24
Consultez et trouvez votre formation DPC sur le site officiel de l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu