L’iatrogénie médicamenteuse est un problème de santé publique majeur.
Le risque de survenue d’une iatrogénie médicamenteuse chez la population âgée polypathologique et polymédicamentée est accru. Elle est deux fois plus fréquente chez le sujet âgé de plus de 65 ans et serait responsable de plus de 10% des hospitalisations dans cette population et de 20% chez les octogénaires.
Il apparaît que 30 à 60% des effets indésirables sont prévisibles et évitables. Ils sont la conséquence d’une thérapeutique inadaptée (posologie excessive, médicament potentiellement inapproprié…), d’une mauvaise observance ou d’une automédication inappropriée.
En région Normandie, un recueil rétrospectif (année 2018) de patients avec une utilisation de médicaments potentiellement inappropriés (MPI) chez les sujets âgés (? 75 ans) à partir de 12 requêtes faites à partir du SNDS (Système National de Dépenses de Santé) a permis de mettre en évidence que bien que les benzodiazépines et médicaments anticholinergiques soient pourvoyeurs de nombreux effets indésirables médicamenteux chez les sujets âgés (chutes, confusions…), en 2018: 1,5 sur 10 a consommé au moins une fois une benzodiazépine et 1 sujet âgé sur 10 a consommé au moins une fois un anticholinergique. Les AINS sont à utiliser avec grande prudence chez le sujet âgé (risque d’insuffisance rénale aiguë et EI digestifs) et pourtant 1,6 SA sur 10 en a consommé au moins une fois en 2018.
Un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) met en évidence que la personne âgée fragile nécessite une prise en charge globale, prenant en compte ses troubles, ses capacités et son environnement, devant s’appuyer sur un parcours continu et coordonné afin d’assurer le « juste soin » à cette catégorie de population1. La Haute Autorité de Santé (HAS), mentionne « ce parcours de soins doit faciliter l’intervention de professionnels formés, chacun assumant sa part de responsabilités, et apportant à l’ensemble le maximum de ses compétences sans : se focaliser sur la maladie plutôt que sur l’individu ; mettre en œuvre une succession de traitements sans hiérarchiser des problèmes ; fractionner la prise en charge en une succession d’interventions spécialisées sans coordination ; recourir aux systèmes d’informations facilitant la continuité des soins (messagerie électronique sécurisée, échanges d’informations via le dossier médical partagé) ».
Sensibiliser mais aussi former les professionnels de santé (médecins et pharmaciens) à la réévaluation et à l’optimisation des thérapeutiques médicamenteuses prend donc tout son intérêt dans la réduction de l’iatrogénie médicamenteuse du sujet âgé.
Le développement d’outils d’aide à l’optimisation des thérapeutiques médicamenteuses s’inscrit pleinement dans les nouvelles orientations nationales et régionales. En effet, ces outils constituent un appui complémentaire à la mise en œuvre de projets portés par l’ARS et l’OMéDIT Normandie, tels que le « Bilan d’iatrogénie en EHPAD »3 ou encore l’appel à candidature « Optimisation de la prise en charge thérapeutique du sujet âgé »4.
Contenu :
La formation proposée reprend les grands enjeux et principes généraux de l’optimisation en interdisciplinarité de la prise en charge médicamenteuse chez le sujet âgé.
Tous les secteurs sont concernés : ville, médico-social et hospitalier.
Elle constitue une sensibilisation des différents acteurs et favorise le lien ville hôpital autour d’une thématique commune.
Cette session thématique aborde :
• Les enjeux de la prévention de l’iatrogénie médicamenteuse chez la personne âgée
• Le cadre stratégique et législatif en terme de vieillissement
• Les principaux facteurs de risque iatrogène médicamenteux chez la personne âgée
• La réflexion sur le bon/mauvais usage du médicament et ses causes
• Le réflexe iatrogénique/la cascade médicamenteuse
• Les référentiels et outils d’optimisation de la pharmacothérapie gériatriques
• Les principes de base de la prescription chez le sujet âgé
• La communication avec le patient/aidant
• La méthodologie d’optimisation de la pharmacothérapie chez la personne âgée
• L’élaboration d’un Plan Pharmacothérapeutique Patient
• Les échanges avec les autres professionnels, mise au point de modalités de partage des informations et de collaboration
• La mise en place d’indicateurs de suivi
Les méthodes retenues sont les méthodes affirmatives démonstratives (ateliers en groupes pluridisciplinaires sur l’utilisation d’outils, au travers de l’élaboration décomposée d’un Plan pharmacothérapeutique Patient) et les méthodes interrogatives (ces points sont abordés de façon théorique, via des tests de connaissances (OMéDIT Quiz) rappelant l’ensemble des messages clés de la thématique.
Des temps d’échanges tout au long de la session permettront aux participants d’interagir avec les intervenants constitués par un duo animateur (gériatre/pharmacien) et un pharmacien OMéDIT, et d’adapter la formation aux besoins des apprenants.
Objectifs :
Suite à ce
Informations sur la formation DPC :
Référence de l’action : 85392200004
Sigle ODPC : Qual’Va
Identifiant ODPC : 8539
Profession(s) visée(s) : Médecin,Pharmacien
Type d’action : Formation continue
Format de l’action : Mixte
Prix de vente en € : 0,00 €
Effectif Maximum par Session : 15
Consultez et trouvez votre formation DPC sur le site officiel de l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu