RESUME :
Avec les progrès des dernières décennies, la prise en charge du coronarien s’est complexifiée. Une remise à niveau sur la juste prescription des traitements médicamenteux en pathologie coronaire est donc nécessaire et constitue l’objectif prioritaire de cette formation.
Des centaines de milliers de Français ont déjà eu un infarctus du myocarde, avec risques de complications ou décès secondaires. L’incidence de nouveaux cas d’infarctus du myocarde en France est de 100 000 par an. Par ailleurs, on estime qu’entre 500 000 et 1 million de patients ont un antécédent d’infarctus. Or la gravité d’un infarctus ne se limite pas à sa phase aiguë : des complications cardiovasculaires peuvent aussi survenir ultérieurement (récidive de l’infarctus, troubles du rythme, etc.) de même qu’un décès prématuré (7 % des patients décèdent dans le 1er mois suivant l’infarctus, et 13 % dans l’année qui le suit). Cette mortalité a toutefois été réduite de moitié en 10 ans, probablement grâce à l’amélioration des traitements immédiats (angioplastie la plus rapide possible) et secondaires (statines notamment).
Après un infarctus du myocarde, un traitement préventif appelé « BASIC » est recommandé par la HAS depuis 2007 : Bêtabloquant, Antiagrégants plaquettaires, Statine, Inhibiteur de l’enzyme de conversion et Contrôle des facteurs de risques cardiovasculaires. Les bêtabloquants sont en général continués pendant des années, voire à vie, du moins s’ils sont bien supportés et si l’observance est bonne. Si l’intérêt du B de BASIC (B pour bêtabloquants) chez le coronarien en l’absence d’insuffisance cardiaque, a été récemment confirmé en post-infarctus immédiat, cet intérêt à distance de l’infarctus a été contesté ces dernières années en raison de l’ancienneté des études (depuis les traitements immédiats et secondaires se sont améliorés) et en raison des données d’études observationnelles récentes. En effet, 3 études observationnelles (REACH 2012, FAST MI 2016, CLARIFY 2019) soulèvent un doute sur l’utilité des bêtabloquants à distance de l’infarctus ou en l’absence de l’infarctus et d’insuffisance cardiaque. Ce doute a entraîné une légère divergence des recommandations européennes et américaines. L’European Society of Cardiology (ESC), dans ses recommandations, estime que les données sont trop anciennes ou insuffisantes pour établir avec certitude l’utilité des bêtabloquants à distance de l’infarctus (en l’absence d’insuffisance cardiaque ou insuffisance ventriculaire gauche), et donc pour les utiliser dans cette indication sur le long terme. A l’inverse, les sociétés savantes de cardiologie américaines recommandent une prise au long cours de bêtabloquants, malgré ces doutes.
Qu’en est-il des prescriptions BASI en France ? Dans un bilan HAS 2009 du programme Infarctus 2007-2010, la prescription BASI (BASIC sans le C, qui est non médicamenteux) globale en post-infarctus est estimée à 62 %. Elle s’avère plus importante chez les patients diabétiques et moindre après 80 ans (étude CNAM-TS, 2009). Le détail du traitement BASI analysé à 6 mois post-infarctus dans un registre de pratiques (RESCUe) retrouve les taux suivants : BB 74 %, antiagrégants plaquettaires 88 à 90 %, statines 80 % et IEC 62 %. La prescription n’est donc pas encore systématique, malgré l’intérêt démontré de l’impact des bêtabloquants. Qu’en est-il de l’observance de ce traitement BASI en France ? Dans une étude des données de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), Tuppin et coll. ont montré en 2010 une mauvaise observance (« non adhérence ») à 32 % pour les bêtabloquants, 24 % pour les statines, 22,7 % pour les IEC/ARA2, 18,3 % pour les antiagrégants plaquettaires et de 50 % pour leur association. Au total, un patient sur deux ne suivait pas la prescription médicamenteuse BASI recommandée.
De nouveaux antiagrégants plaquettaires (A de BASIC pour antiagrégant) ont également vu le jour et sont recommandés en prévention secondaire en association avec l’aspirine et en remplacement du clopidogrel : le prasugrel et le ticagrelor.
La prise en charge du coronarien s’est donc complexifiée. Une remise à niveau sur la juste prescription des traitements médicamenteux en pathologie coronaire est donc nécessaire et constitue l’objectif prioritaire de cette formation.
OBJECTIFS :
L’objectif prioritaire de cette formation médicale continue est de connaitre le bon usage des médicaments spécifiques de la pathologie coronaire, afin de choisir pour chaque patient la meilleure combinaison médicamenteuse :
• Limiter les prescriptions aux médicaments indispensables sur le plan pronostique et symptomatique.
• Éviter les prescriptions médicamenteuses inutiles ou délétères, sources d’interactions, d’inobservance, d’inefficacité ou de complications et donc de surcout.
Une bonne prescription médicamenteuse nécessite de :
1. connaitre les recommandations des sociétés savantes
2. connaitre les études princeps évaluant ces traitements afin d’appréhender les forces et les fai
Informations sur la formation DPC :
Référence de l’action : 35522200091
Sigle ODPC : odp2c
Identifiant ODPC : 3552
Profession(s) visée(s) : Médecin
Type d’action : Formation continue
Format de l’action : Mixte
Prix de vente en € : 855,00 €
Effectif Maximum par Session : 30
Consultez et trouvez votre formation DPC sur le site officiel de l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu